
| La biodiversité invisible
Les
animaux les plus étonnants ne sont pas tous cachés dans les arbres au
cœur de l’Amazonie ou dans l’obscurité des abysses océaniques ! Ils
vivent aussi sous nos yeux, mais sont si petits ou si discrets qu’on ne
fait pas attention à eux. D’autres sont si extravagants qu’on les prend
pour tout autre chose que des animaux ! Certains d’entre eux n’ont
vraiment ni queue ni tête, juste un arrière et un avant, et beaucoup
d’autres n’ont même pas de forme bien déterminée.
On
les nommait
autrefois « invertébrés ». En réalité, s’ils ne possèdent ni colonne
vertébrale, ni crâne, cela ne suffit pas à les décrire. Par leurs
formes, leurs couleurs, leurs organes ou leur reproduction, ils sont
bien plus différents entre eux que la souris ne diffère de la baleine.
Les zoologistes les réunissent dans une trentaine d’embranchements
distincts, des groupes basés sur les organes qu’ils contiennent plus
que sur leur forme générale.
Malgré leur taille
réduite, ils
sont parfois étonnamment complexes. Dépourvus de tête, la plupart
d’entre eux ont tout de même une bouche entourée de toutes sortes de
palpes, de tentacules, de chélicères ou de mandibules. Selon les
groupes, ils possèdent un système nerveux, un ou plusieurs yeux, un
cœur ou un rein. Certains d’entre eux existent depuis des centaines de
millions d’années, sans grands changements. Pour comprendre leurs
relations de parenté, il faut plonger dans leur très lointain passé
afin de reconstituer leur histoire.
Pycnogonide,
copépode,
tardigrade, ficuline ou flabelline… leurs noms nous font rêver. Et
pourtant, comme les autres espèces, ils sont menacés par la
destruction de leurs milieux, la pollution ou le réchauffement
climatique. Même minuscules, même méconnus, beaucoup d’entre eux jouent
des rôles essentiels sous le sol ou dans les océans. Il ne faut surtout
pas négliger les représentants de cette biodiversité invisible, plus
étranges encore que l’ornithorynque et plus merveilleux que l’éléphant !
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